jeudi 3 novembre 2011

"Le lait, les amphètes, et Alby la Famine" - Martin Millar

Bon, alors là c'est vraiment pour le plaisir de faire partager mon enthousiasme, puisque vous ne trouverez ce livre dans aucun rayon de librairie. Paru en 1989, à l'époque émouvante où je n'étais qu'un vague embryon, et placé sous le signe du Cactus, il met en scène un Londres à l'américaine, où il fait bon boire du thé plutôt que du lait puisque celui-ci provoque des empoisonnements en chaîne, faisant paraître chacun comme un lépreux en phase terminale. Alby la Famine dénonce l'Office de Promotion du Lait pour avoir blessé sa jeunesse et sa beauté, se mettant à dos un tueur à gage - l'entraînant dans un cercle vicieux de paranoïa aiguë. Dealer d'amphétamine occasionnel, collectionneur de bande dessinées rares, digne propriétaire d'un hamster boulimique et souvent accompagné de ses deux amies lesbiennes, Alby est sans contexte un drôle de personnage.

Tout est parfait dans ce livre, de l'intrigue au découpage des chapitres, des héros atypiques au rythme saccadé et effréné des événements tous plus loufoques les uns que les autres. Un Londres un peu punk - pas trop non plus, ne criez pas à l'apologie des amphètes - mais surtout très éclectique, entouré d'une incongruité ingénieuse, entre chasse au trésor et concerts pourraves. Une histoire toute en quiproquos hilarants et coups de poings dans la gueule. Bref, c'est merveilleux, mangez-en, buvez-en, fumez-en, mais faites gaffe à la salmonelle. On ne sait jamais. Et la scène de fin est foutrement géniale et vaut quasiment à elle seule tout le mérite du livre - j'exagère juste un peu.

par Mrs.Krobb

Le lait, les amphètes, et Alby la Famine de Martin Millar
Littérature anglaise
Actes Sud, octobre 1989
15,24 euros

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